Interview Laurent Serra, gérant associé chez Bayard Finance.
« Dans cette vidéo, nous accueillons Laurent Serra, directeur d’une société spécialisée dans l’allocation d’actifs, doté d’une expérience de plus de 20 ans sur les marchés financiers et également enseignant en école de commerce. » Interview réalisée par « Au commandes de votre patrimoine »
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Citywire France donne la parole aux sélectionneurs de fonds. Laurent Serra partage son analyse.
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Pour ce nouvel épisode Selector Soft Talk, Laurent Serra, directeur chez Bayard Finance, se livre à Citywire France.
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« Les professeurs de finance Pierre Gruson et Laurent Serra mettent en garde contre un risque de « ruée assurantielle » causée par la hausse des taux d’intérêt, comme il y a eu ces dernières semaines une amorce de « ruée bancaire » »
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Retour sur le forum Citywire Paris 2018
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Nous devrions déjà connaitre depuis longtemps l’épilogue de cette tragédie à la fois économique et financière avec ses morts et ses vainqueurs. Pourtant, à ce jour, nous voyons surtout beaucoup de vaincus et très peu la morale de l’histoire.
L’Europe et la zone Euro sont évidemment les premières à pâtir de cette situation. Laboratoires d’un libéralisme économique et financier que leur géniteur, les Etats-Unis, n’ont surtout pas voulu appliquer à eux-mêmes, celles-ci sont confrontées à une main invisible qui a tout d’un Blücher un soir de bataille. Rappelez-vous les fondements de la communauté européenne : au niveau économique ? Fin de l’intervention d’état, néfaste et contre-productive aux vraies forces de l’économie privée. Sur le plan financier ? Faisons fi de ces banques centrales asservies aux Etats, déclarons leur indépendance et laissons les appliquer les préceptes de l’école de Chicago…Au vu des sept dernières années et malgré ou en raison de l’application de ces préceptes, ce cobaye a tout d’une souris de laboratoire en fin de vie…En effet, que n’a-t-on pas demandé à ces vieux états centralisés et désuets ? Sauver le système financier en 2008 bien sûr en apportant leur garantie à des organismes (banques et compagnies d’assurances) si efficients qu’ils ne connaissaient même pas le montant exact de leurs pertes… Engager des programmes d’austérité afin de garantir au mieux la dette publique et ainsi rémunérer sans risque ces mêmes organismes financiers. Apporter enfin leur caution morale et matérielle mais surtout aveugle à une banque centrale indépendante chargée de servir toujours les mêmes sans assurance d’un impact concret sur l’économie réelle. En contrepartie, les institutions libérales ont bien évidemment rempli leurs engagements : Des banques too big to fail ? Les deux premières banques françaises ont désormais chacune un bilan représentant le PIB de la France soit 2 000 Milliards d’euros. Relancer l’activité par un soutien sans faille des banques à l’économie réelle ? Grouchy se fait toujours attendre…
Mais au-delà de ce constat nécessairement évolutif, qu’en est-il de la Grèce dans tout ça pourriez-vous me dire ? Elle n’est que la partie la plus visible des dysfonctionnements du système en vigueur en Europe. 2008 aurait pu être un tournant idéologique, la fin de l’ultra-libéralisme au profit d’un protectionnisme Listien. Napoléon lui-même avait eu cette vision pour l’Europe mais son blocus continental s’était déjà heurté alors au libéralisme de la perfide Albion. Comment pourrait-il en être différemment aujourd’hui alors que l’axe anglo-saxon est désormais renforcé par la première puissance mondiale ? Comment l’Europe pourrait s’affirmer alors qu’entre autres, l’un des présidents de ce « machin », Jean-Claude Juncker, est la digne réincarnation de Talleyrand, représentant l’Europe mais œuvrant avant tout en tant que 1er ministre du Luxembourg et favorisant à ce titre l’évasion fiscale au profit de son pays ? Ceci est d’autant plus aisé qu’il n’a toujours pour souper que des Fouchés, chacun n’ayant pour horizon et destin que le maintien de son poste et des avantages qu’il confère. Les peuples, eux, s’épuisent et les grognards disparaissent petit à petit, remplacés par des Marie-Louises, chair à canon bien plus servile et docile. Le plus dramatique est que l’on ne voit percer pas plus un Bonaparte qu’un Napoléon pour modifier le sens de l’histoire et l’aigle continue à baisser la tête…
Peu importe donc l’issue de la question Grecque, il y a longtemps que les enjeux dépassent la simple situation d’un pays membre et se sont éloignés des champs de bataille et du peuple souverain. Déjà il y a deux cents ans, le congrès de Vienne établissant le nouvel ordre Européen s’était achevé quelques jours avant Waterloo…
Une fois de plus, ce constat est peu réjouissant pour l’avenir. Néanmoins, le fait que désormais la garde se rend mais ne meurt plus permet de gagner du temps. Les choses s’enveniment, périclitent mais qui sait, la tournure des évènements permettra que, pour une fois, non seulement l’histoire ne se répète pas mais que ses bégaiements et surtout l’expiation soient évités et permettent de dire « j’y étais ! » lorsque le soleil reviendra. A chacun d’entre nous d’agir à son niveau dans ce sens.
Achevé de rédiger le 15 juillet 2015.
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Qui n’a jamais joué au foot à l’école au moment de la récré ?
Les choses commençaient toujours par un « chou-fleur » permettant de sélectionner les joueurs de chaque équipe. Alors, bien sûr au départ on prenait ses copains ou les meilleurs et puis il restait à la fin celui que personne ne voulait et qu’il fallait quand même intégrer dans l’équipe. Comme il y a une justice ce dernier avait droit en général de jouer dans les cages…
La tactique était plutôt simple : Le capitaine qui avait composé l’équipe voulait que tout le monde joue pour lui (l’Allemagne en l’occurrence) afin qu’il marque des buts. Son meilleur ami (la France) jouait très proche de lui afin de ne pas se fâcher et entretenir cette connivence. Et puis il y aurait bien un moment où son copain finirait par lui faire une passe. Il y avait ensuite des joueurs plus discrets mais de qualité (Pays-Bas, Luxembourg entre autres) qui étaient moins reconnus par les deux grands notamment parce qu’ils avaient peur qu’on leur fasse de l’ombre.
Il y avait par contre un point commun : tous voulaient marquer. Du coup, en défense, c’était un peu la panique. Il n’y avait pas grand monde (Italie, Portugal) et le gardien (l‘Espagne) était souvent laissé à lui-même, affrontant les vagues d’attaquants adverses sous le regard d’une fille (la Grèce) qui, par définition, n’avait pas le droit de jouer et devait se contenter de regarder le match quand on ne lui disait pas d’aller chercher les balles perdues (si vous y voyez un double sens…)
Le gardien, qui voulait être estimé des autres, n’hésitait pas à mettre les mains sur les frappes de mules des attaquants adverses mais finissait invariablement par se casser le bras…
Du coup, à la récré d’après il était estimé par tous. Si si, son bras était même signé par tous les membres de l’équipe pour ce Moment Epique de Sport (MES donc…). Bien sûr, s’il demeurait sur le terrain, son activité n’était pas flamboyante mais au moins il était dans la zone comme on dit…en fait, le problème, dès lors, se posait surtout pour notre nouveau gardien, l’Italien, car les attaquants adverses continuaient à bombarder les cages et il sentait déjà ses bras le lâcher. En plus, c’est difficile de simuler à ce poste là…et puis il avait vu ce qui était arrivé au gardien précédent.
Et l’entraineur (Draghi-BCE) dans tout ça me direz-vous ? oh lui, il pensait que le problème venait du nombre de ballons, il en fallait toujours plus, de marque LTRO ou OMT peu importe, pourvu qu’on ait l’ivresse ! Au final, il y avait un joyeux champs de foire et tout s’arrêtait quand le maître sifflait la fin de la récré.
Bien sûr, on ne peut comparer une cour d’école de gamins de cinq ans à la situation actuelle, nos dirigeants sont bien trop
sérieux pour cela. Par contre, le problème c’est qu’on ne peut pas non plus faire « quine » ou stop et qu’on ne peut attendre trois
coups de sifflet. Ce qui est certain par contre, c’est que s’il n’y a pas de stratégie de défense efficace et collective
un bon catenaccio !) on prendra toujours plus de buts que ce qu’on marquera. Et l’Allemagne finira par se sentir bien seule au milieu
de gueules cassées. Lorsqu’elle passera aux cages ce sera alors sûrement trop tard…
La tactique actuelle, qui consiste à colmater les brèches, pays après pays, s’apparente à cette partie de foot…
Les solutions me direz-vous ? nous n’estimons pas qu’on puisse changer les choses d’un coup de baguette magique, avec une dette qui s’effacerait miraculeusement comme dans les contes de fées qu’affectionnent les petites filles. Il y a par contre des décisions à éviter, notamment celle qui consiste à créer du papier pour rembourser du papier. Cette stratégie agit comme une drogue : les doses doivent être de plus en plus fortes pour des effets de plus en plus faibles.
Achevé de rédiger le 20 mars 2012.
Toutes les expériences passées ont conduit au désastre.
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